Vivre au Canada : le début d’un cauchemar ?
Mise en garde : ceci est une histoire fictive et caricaturale illustrant la vie d’un expatrié au Canada qui subit désillusions après désillusions et affronte des difficultés liées au choc culturel et à la routine d’une nouvelle vie dans un pays qui n’est pas « le sien ».
Sur ces tristes paroles, je vous invite à lire la première partie de cet article « Vivre au Canada, un rêve devenu réalité » .
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Vivre au Canada, l’histoire d’une réalité qui tourne cauchemar
Aujourd’hui je me réveille et je suis en enfer. En fait, je suis à Ottawa au Canada. J’ouvre la fenêtre de ma chambre, j’entends une rue bruyante et pleine de trafic et j’aperçois le McDonald’s juste en face de chez moi. Aussitôt je réalise que je ne rêve plus, c’est bien réel : JE SUIS AU CANADA ! Quelle triste aventure qui tourne au désastre ! Je ne suis plus le fier français qui partait explorer l’autre bout du monde. Je suis un idiot de français qui se rend compte qu’il est seul à l’autre bout du monde sans sa famille, sans ses amis, sans ses repères. Mes illusions ont disparu, je suis au pays de la consommation et de l’hypocrisie.
Je me lève et me prépare mentalement à affronter une autre journée pleine de défis et de déceptions. Je me prépare un vrai petit déjeuner canadien : un bol de céréales avec du lait vendu en sac. Ce matin il faut que j’aille payer ma facture d’hôpital qui s’élève à 700$. Je suis toujours malade mais je ne peux pas aller consulter un docteur. Étant français sans health card (carte de santé) on me refuse les soins et on me redirige vers les urgences de l’hôpital où il faut attendre 6 à 7 heures avant de voir un médecin pendant 5 minutes. Je me sens exclu, rejeté, je ne me sens plus le bienvenu. Hier encore, un vendeur a refusé de me vendre des cigarettes car je n’avais pas de carte d’identité canadienne, il a regardé ma carte d’identité et m’a dit « Sorry but I need a real piece of ID. A valid one that comes from Ontario ». Ceci me rappelle Koodo, la compagnie de téléphone portable qui m’a jeté en me disant « If you don’t have two Canadian pieces of ID, you can’t get a cellphone plan. Sorry about that. Byebye… *NEXT PLEASE!* ».
Je vais donc prendre mon bus pour l’hôpital, je paye mes 700$ avec ma carte de crédit canadienne et me voilà dans la même situation que de nombreux Canadiens. Je suis endetté et la banque va me prendre 20% d’intérêt sur cette somme chaque mois jusqu’à ce que je puisse rembourser ma carte de crédit. Il faut maintenant que je me rende à l’université pour mon cours de publicité. Bien que mon cours soit en français je me sens stupide car je ne comprends pas plus que durant mes classes en anglais. Le professeur fait référence à des auteurs, à des compagnies, à des marques à des lieux et je ne connais rien de cela. Je n’ai plus aucun repère. À la fin du cours un étudiant me parle en anglais et encore une fois je me sens stupide car je ne le comprends pas non plus. Je lui demande de répéter et il répète, en français cette fois… Encore une fois je n’ai aucune idée de ce à quoi il fait référence. Cela me frustre tellement je suis incapable de communiquer en français ou en anglais. Je lui souris donc bêtement juste pour pouvoir m’échapper. Je réalise que ce que j’ai appris en France ne m’est d’aucune utilité ici. J’ai l’impression d’avoir à tout réapprendre.
Je quitte l’université et m’arrête à Pizza Pizza sur le chemin de mon appartement, après tout, j’ai déjà pris 8kg en deux ans, je ne suis plus à ça prêt. La serveuse me voit rentrer et s’exclame en souriant « Hey, how is it going? Oh my god you look amazing with that sweater, I love it! So, what can I get for you today? ». Le sweat-shirt que je porte est certainement le plus laid et le plus vieux que je possède mais j’ai bien compris que la serveuse n’en à rien a faire de mon sweat-shirt, elle veut juste que je lui laisse un bon tip (pourboire). Juste avant de partir j’aperçois Mona une fille de ma classe qui a 3 jobs pour pouvoir payer ses études. Je lui fais un petit signe de la main et continue mon chemin en me demandant si moi aussi je vais finir dans la même situation.
Nous sommes à peine en novembre et il fait déjà si froid, l’hiver arrive… Je n’en peux plus, je suis fatigué de tout ça, je veux me réveiller et me retrouver en France, ou bien à Cuba sur une plage avec une eau des plus bleue qui existe sur cette terre. Je ferme les yeux quelques secondes puis les ré-ouvre, mais il n’y a pas de plage, pas de mer bleue… Au lieu de cela, j’arrive chez moi et je vois une sorte de gros rat noir qui fouille dans les poubelles (ndla : au Canada ce genre de rat s’appelle « écureuil »). Je décide alors de passer par l’arrière de mon immeuble et tout à coup je sens une odeur épouvantable, aussitôt j’aperçois une moufette qui s’enfuit. L’odeur est répugnante, je m’engouffre à l’intérieur de mon building et pense déjà a ce que je vais regarder à la télévision. Au fond, peu importe, je sais bien que je vais regarder la même chose que d’habitude, une ou deux heures de publicité entrecoupée par quelques passages d’une émission supra nord américanisée qui n’a pas de maudit bon sens…
Comment faire face au choc culturel et aux désillusions ?
Cette histoire fictive tournant en dérision la vie d’un expatrié est là pour illustrer deux points de vue extrêmes et sert à introduire la notion de choc culturel. Je vous invite à partager votre expérience d’expatrié dans les commentaires ou à lire les articles suivants si vous préparez un départ au Canada : 10 erreurs à éviter de faire au Québec, expressions québécoises populaires, 10 règles à respecter et 10 choses à ne jamais faire au Canada et clichés sur le Canada et les canadiens.
Des etudes post bac au Canada pour des Francais d’Etrangers;Je besoins des infos. Ainsi que des possibilites de finances,bourses ou bien de petits boulots d’etudiants. Des Experiences s’il vous plait 2016-2017
Je pense que tu te trompe Hamid. Les francais ne sont pas comme cela qu’avec les étrangers, ils le sont entre eux ( je suis moi meme francaise, mais qu’est ce que je préfèrerais etre canadienne ! J’espère vraiment qu’un jour je pourrais obtenir la citoyenneté canadienne )
bonjour,
vous les Français ! vous traitez les étrangers comme des sous hommes en France (mépris, racisme, hypocrisie,…) et vous penser être roi à l’étranger,… vous subissez ce que vous faites, ce que vous ressentez au Canada c’est 1/100 de ce que ressent un étranger en France.
je suis de France et j habite a New-York depuis 3 ans ! c est que la description ressemble un peu plus a la vie New-Yorkaise qu a la france !
Je pense qu il faut juste un temps d adaptation !
j ai rencontre des canadiens a New-York c vrai qu ils sont tres gentils!
J espere que le Canada restera francophone avec tout le charme de la culture francaise !
Bonsoir
J’ai bien lu la mise en garde, mais c’était raconter d’une bonne manière que je l’avais justement oublier.
Je n’ai que 19 ans (aujourd’hui d’ailleurs) et j’ai eu déjà quelque échec dans ma vie alors si je venais a être déçu d’un si grand projet, j’aurai surement du mal a m’en remettre. Ce projet je l’ai depuis la 6ème, d’abord attirer par les USA évidement, je me suis ensuite intéresser au Canada, j’avais trouver des correspondants avec qui je ‘entends toujours et très bien, alors j’étais vite émerveiller, aucun pays au monde n’est un paradis, il y a toujours des défauts mais c’est normal.. Merci de votre réponse en tout cas.
Bonjour Mick.
Bien que basé sur des faits réels, ce texte est une fiction qui exprime un point de vue (comme précisé dans la mise en garde). Vivre une expérience à l’étranger est certainement une des plus belles expériences que l’on puisse vivre et il serait dommage de se priver d’une telle opportunité.
Bonsoir a tous
Après avoir lu le texte, j’avoue ne pas me sentir aussi presser de faire un tour au Canada, je voulais a la suite de mes études travailler dans l’informatique dans ce si jolie pays. Donc je ne sais pas si cela peu me concerner, mais au moins me renseigner et voir une autre réalité que celle que j’imaginais. En vrai, cela me fait limite peur, mais je ne regrette pas d’avoir lu cet article.
Bon courage a tout ceux qui envisage de tenter l’aventure
Merci pour ton message Rémi ça fait plaisir. Pour le choix, c’est vraiment à toi de voir en fonction de tes projets. En tous cas, si tu as des questions ou des conseils à demander n’hésite pas, utilise le formulaire sur la page contact et je te répondrai aussi vite que possible.
Salut Jérôme
Tout d’abord merci pour ce blog qui est une mine d’information. J’adore! C’est vraiment super que tu trouve le temps d’écrire tout cela en plus de tes études.
Je suis également en communication, j’ai fini mon cursus en octobre 2010 et j’ai le projet de venir 6 mois un an au canada pour améliorer mon anglais. J’ai déjà eu l’occasion de visiter Ottawa et Gatineau, j’ai beaucoup aimé. Mais c’était évidemment sur un cours séjour donc je ne peux être très objectif.
Ca me ferais plaisir de pouvoir discuter un peu avec toi. J’hésite par exemple a partir pour travailler ou prendre quelques cours et travailler ensuite.
Encore bravo pour le blog et ton portfolio aussi !! ^^
En espérant qu’on trouvera notre voie en communication 😉
Rémi
Bonjour,
J’ai visité votre porte-folio. Vous semblez bourré de talent et j’espère que les choses vont bien aller pour vous. Pour l’université, je comprends. Lorsque mon mari et moi y avons étudié, c’était le double du prix des universités au Québec !
Bonne journée !
Nancy
Bonjour Nancy,
Tout d’abord, je dois vous avouer que je suis très touché par votre message et votre ouverture d’esprit. Aussi, ça me fait plaisir de voir que vous n’êtes pas vexée par les propos du récit ci dessus car ce n’était pas mon intention de vexer qui que ce soit. 😉 En effet, j’ai étudié pendant une année à l’université d’Ottawa mais ce n’est malheureusement plus le cas (être étudiant international à l’UO coûte énormément). Je suis désormais étudiant en communication à l’université de Gatineau. Concernant mes projets d’avenir, ils ne sont pas entièrement définis mais j’espère qu’il sera plus facile de trouver du boulot dans le secteur des coms qu’il ne l’était dans les années 80.
Ps: concernant la photo Facebook, ne vous inquiétez pas, elle n’apparaît que sur votre ordinateur et n’est pas visible par les internautes. 😉
Oups … la photo qui a apparu quand j’ai cliqué sur « J’aime », c’est ma fille, sur Facebook. Elle monopolise trop mon ordi, après avoir brisé le sien *LOL*
Nancy
Bonjour Jérôme !
Je suis québécoise et j’ai fait mes études … à Ottawa !
Je lis votre texte et, ma foi, vous n’êtes pas bien loin de la réalité. Et sachez que je ne suis pas vexée par vos propos, loin de là. A bientôt 55 ans, je connais bien le Québec et ses défauts … nos défauts :))
C’est très agréable de vous lire.
Quels sont vos projets après vos études ? Vous en êtes où maintenant ? Êtes-vous à l’université d’Ottawa ? C’est là que mon mari et moi avons fait nos études, lui en communications, moi en littérature française … des années formidables, mais qui n’ont pas amélioré notre sort. J’étais secrétaire avant et le suis restée et mon mari n’a jamais réussi à trouver de boulot dans les coms, surtout au début des années 80, alors qu’il y avait une crise économique au Québec. Incapable de retrouver du boulot à Radio-Canada (ils écrémaient allègrement), il est devenu facteur !
Ah la vie …
Nancy (Ensaimada sur Expat Blog)